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le blog de la LMDE Bretagne / Brest
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10 mai 2006

Pour ou contre l'euthanasie ?

euthanasie.jpe

Pour ou contre la mort quand je le désire, au nom de ma liberté ?

"Voulez-vous que je vous dise pourquoi vous n'avez pas peur de la mort ? Chacun de vous pense qu'elle tombera sur le voisin." Jean-Paul Sartre.

Depuis la mort de Vincent Humbert en 2004, la société a réfléchi sur l'euthanasie, et les positions sont souvent tranchées, gagnées par l'émotion. Mais finallement, rien n'a vraiment changé : à l'époque, Raffarin a balayé cette question qui avait pourtant une dimension politique. Les députés auront finallement adopté à la quasi-unanimité la loi instaurant un droit au "laisser mourir", le 30 novembre 2004. Qu'en est-il ?

Si cette loi représente une avancée certaine dans le droit des malades, elle ne dépénalise pas l'euthanasie, pas plus qu'elle n'autorise le suicide assisté. Ainsi, il apparaît que les malades n'ont toujours pas le droit de choisir le moment de leur mort.

Certes, les enjeux que l'euthanasie soulève et les tabous - la mort - ne sont pas à prendre à la légère. Mais au-delà de l'aspect philosophique de la question, des questions se posent quant à la mise en application d'une éventuelle loi :

- Faut-il légaliser ou laisser l'euthanasie à des circonstances exceptionelles ?

- Qui pourrait prendre la décision, et comment définir à quel moment il faut le faire ?

- Quelle demande se cache derrière l'euthanasie ?

- Doit-êlle être systématiquement pratiquée avec l'accord du malade ?

- une légalisation ne serait-elle pas une banalisation d'un geste qui doit rester exceptionel ?

- Quelle place donne-t-on au médecin ?

- Qu'en est-il des soins palliatifs ?

Alors que certains demandent le droit de mourir "dans la dignité" pour une certaine justice sociale, une liberté de suicide, l'éthique du médecin prône la guérison de tout, le développement des soins palliatifs, et le fait qu'un malade peut vouloir mourir à un moment donné et ne plus le désirer ensuite...

Alors que certains pensent que légiférer sur l'euthanasie amènerait des dérives et que les patients qui font cette demande ne demandent pas réellement la mort, d'autres pensent au contraire qu'il faut légiférer pour empêcher les dérives qui existent déjà (cf. affaire Malèvre) et que la réalité de cette pratique clandestine doit être reconnue.

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Commentaires
C
Sujet touchant et brulant. J'en parle sur mon blog et j'ai même composé une chanson en hommage à vincent.A vous de juger...Claude
G
Bonsoir,<br /> le recours à l'euthanasie reste exceptionnel, en cas de maladie incurable et de douleurs insupportables. <br /> Par contre - si tu ne blagues pas - tes propos sont inquiétants, il faut que tu en parles à quelqu'un.
J
Bonsoir,je ne souhaite pas expliquer mes raisons mais j'ai une seule question:puis je avoir recour à l'ethanasie même si je ne souffre pas d'une maladie ou de douleurs physiques?
B
Travaillant dans le milieu hospitalier, je vois le résultat de l'acharnement thérapeutique. Pourquoi s'acharner quand il s'agit de personnes très âgées ou souffrant de maladies incurables ?<br /> Je pense que dans certains cas, il s'agit surtout de faire avancer la science aux dépends de la personne humaine qui souffre...
B
Personnellement, j'envisage l'euthanasie comme la possibilité pour une personne de choisir sa manière de quitter ce monde en fonction de ses croyances, de sa souffrance morale, physique et psychique... Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de mourir. On meurt tous, point final. Seulement, chacun doit avoir la possibilité de garder sa dignité et d'avoir un contrôle sur son existence. C'est une liberté fondamentale qui n'a pas à être discutée. Lorsqu'il s'agit d'impliquer d'autres personnes, les médecins et la famille notamment, dans cet acte fort, cela pose plus de questionnements. Quel est le rôle de ces personnes, leurs droits et leurs devoirs ? Sur quels critères les (droits et devoirs) définir ? Et c'est bien là tout le problème... La Société craint les règles strictes, mais aussi les règles mal définies. Les abus peuvent donc être perçus comme inévitables.<br /> Par ailleurs, le rapport du patient, de la famille a la souffrance morale, psychique et physique, que cela soit du 1er ou les 2nds, est également une donnée qui n'est pas à négligée, mais qui est difficilement objectivable et qui s'inscrit très mal dans une démarche légale. Je pense sincèrement que ce sujet est tellement sensible, qu'il repose tellement sur nos croyances et nos conceptions du monde et de l'humain qu'il est devenu un problème insouluble, mais qu'il ne faut surtout pas cesser d'en débattre. Le compromis existe après tout, même s'il n'est jamais entièrement satisfaisant...
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