Pour ou contre l'euthanasie ?
Pour ou contre la mort quand je le désire, au nom de ma liberté ?
"Voulez-vous que je vous dise pourquoi vous n'avez pas peur de la mort ? Chacun de vous pense qu'elle tombera sur le voisin." Jean-Paul Sartre.
Depuis la mort de Vincent Humbert en 2004, la société a réfléchi sur l'euthanasie, et les positions sont souvent tranchées, gagnées par l'émotion. Mais finallement, rien n'a vraiment changé : à l'époque, Raffarin a balayé cette question qui avait pourtant une dimension politique. Les députés auront finallement adopté à la quasi-unanimité la loi instaurant un droit au "laisser mourir", le 30 novembre 2004. Qu'en est-il ?
Si cette loi représente une avancée certaine dans le droit des malades, elle ne dépénalise pas l'euthanasie, pas plus qu'elle n'autorise le suicide assisté. Ainsi, il apparaît que les malades n'ont toujours pas le droit de choisir le moment de leur mort.
Certes, les enjeux que l'euthanasie soulève et les tabous - la mort - ne sont pas à prendre à la légère. Mais au-delà de l'aspect philosophique de la question, des questions se posent quant à la mise en application d'une éventuelle loi :
- Faut-il légaliser ou laisser l'euthanasie à des circonstances exceptionelles ?
- Qui pourrait prendre la décision, et comment définir à quel moment il faut le faire ?
- Quelle demande se cache derrière l'euthanasie ?
- Doit-êlle être systématiquement pratiquée avec l'accord du malade ?
- une légalisation ne serait-elle pas une banalisation d'un geste qui doit rester exceptionel ?
- Quelle place donne-t-on au médecin ?
- Qu'en est-il des soins palliatifs ?
Alors que certains demandent le droit de mourir "dans la dignité" pour une certaine justice sociale, une liberté de suicide, l'éthique du médecin prône la guérison de tout, le développement des soins palliatifs, et le fait qu'un malade peut vouloir mourir à un moment donné et ne plus le désirer ensuite...
Alors que certains pensent que légiférer sur l'euthanasie amènerait des dérives et que les patients qui font cette demande ne demandent pas réellement la mort, d'autres pensent au contraire qu'il faut légiférer pour empêcher les dérives qui existent déjà (cf. affaire Malèvre) et que la réalité de cette pratique clandestine doit être reconnue.