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le blog de la LMDE Bretagne / Brest
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20 mai 2006

Qu'en est-il de l'homophobie ? Bilan du 17 mai à Brest...

Cf. Album photos

Alors que le racisme est de manière générale condamné, il n’est pas rare de croiser des personnes ouvertement sexistes ou homophobes. Le 17 Mai, c'est la date anniversaire du retrait, en 1990 seulement, de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Sur Brest, nous avons relayé la campagne nationale menée par le collectif réunissant la LMDE, la Fédération Nationale Léo Lagrange et Sida Info Service Association, programme appelé "Démocratie & Courage" (D & C!).

Dépliants diffusés : 06066_DEPLIANT_HOMOPHOBIE1.pdf

Toute la journée du mercredi, les personnes (jeunes et moins jeunes) fréquentant la MPT du Guelmeur ont pu échanger autour du thème de l'homophobie. Parallèlement, nous avons saisi l'occasion de mettre en place un stand sexualité et prévention des IST (Infections Sexuellement Transmissibles).

Tout d'abord, j'ai été surprise de voir le nombre de personnes incapables de définir l'homophobie; Pour certains, c'est la peur de l'homme, pour d'autres même la peur de l'eau... Et quand on leur dit qu'il s'agit de la peur des homosexuels, on sent qu'on touche à un sujet délicat.

J'ai par contre été agréablement surprise de l'ouverture d'esprit qu'ont pu témoigner certaines personnes âgées, qui soulignaient qu'à leur époque il ne fallait surtout pas en parler et que c'était considéré comme une maladie.

J'ai également pu aborder ce sujet avec une petite fille de 8 ans, bien sûr en des termes plus simples; Quand je lui demande ce qu'elle pense d'une fille qui fait un bisou sur la bouche d'une autre fille, elle a une réaction immédiate de dégoût, et elle me dit que ce n'est pas bien, qu'il ne faut pas faire ça. Ensuite, je l'ammène à me parler des personnes qui ont une couleur de peau différente. Elle me dit "il y a une fille à l'école qui est noire, certains disent qu'elle est méchante, mais moi je ne trouve pas, elle est très gentille". Ensuite, je lui demande si elle ne pense pas que c'est un peu pareil quand une fille est amoureuse d'une autre fille, que même si apparemment elle est différente, que finallement elle n'est sûrement pas méchante.

Ainsi, on arrive à parler de la notion de respect du choix des autres et de tolérance envers ceux qui paraissent différents, que ce soit les homosexuels ou les personnes d'une autre couleur de peau.

Et finallement, cette petite fille finit par dire que si sa copine à l'école était amoureuse d'une autre petite fille, c'était son droit et qu'elle le respecterait. Elle a tout saisi ! Donc je pense qu'il ne faut pas avoir peur d'aborder ces sujets tabous avec les enfants parce qu'ils sont en mesure d'en comprendre les enjeux.

Avec les ados, c'est différent : parce que l'adolescence est une période de doute, de quête de l'identité sexuelle, les débats peuvent rapidement s'emporter. Par exemple, un ado me dira que les "pédés" ne doivent pas s'embrasser en public pour ne pas montrer le mauvais exemple aux enfants. Sa copine dira, elle, que "les homosexuels sont inutiles à la planète car ils ne font pas d'enfants". Et quand on vient à parler du fait qu'ils peuvent tout à fait adopter des enfants et les élever très bien, l'ado me dit "attends t'imagines le prof qui convoque les parents... elle est où la mère ? non j'ai deux pères... La honte !"

pede1

Donc à ce moment précis, on saisit bien l'importance du regard de la société sur un comportement jugé comme déviant par rapport à la norme, et comme toute déviance, ce comportement mérite une sanction. Violence physique, verbale, discriminations en tous genres sont donc la conséquence de la peur que ressentent de nombreuses personnes face à quelque chose qu'ils ne connaissent pas bien, l'homosexualité, et face à leurs propres pulsions qu'ils ne maîtrisent pas forcément et qu'ils refoulent, nous comprenons alors que l'adolescence soit une période d'exacerbation de ces conflits.

En conclusion, on voit bien l'intérêt que représente les temps de débats sur le thème de l'homophobie, mais aussi des discriminations plus généralement. Et c'est dès le plus jeune âge qu'il faut sensibiliser les enfants aux notions de respect de la différence, de tolérance. Il nous reste un grand travail à faire pour combattre les préjugés, les caricatures, aussi bien chez les enfants, chez les ados, que chez les parents et grands-parents... Parce que nous voulons d'un monde tolérant ou chacun peut vivre sa vie, sa sexualité, comme il l'entend !

Article du telegramme_27.05 :

Petite précision, je ne suis pas présidente de l'UNEF comme le mentionne l'article, mais bien de la LMDE section Bretagne...!!! Le président de l'UNEF, c'est Sylvain Dubreuil.

Liens :

http://leztime.canalblog.com/ : l'actu et le forum des lesbiennes d'aujourd'hui.

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Commentaires
G
Bonjour, j'ai trouvé intéressant de vous donner les mots du président de la LMDE, Michaël Delafosse, sur ce thème : <br /> <br /> Chers adhérentes, chers adhérents, <br /> Je souhaitais m’adresser à vous à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, le 17 mai prochain, date anniversaire du retrait tardif (1990) de l’homosexualité de la liste des maladies mentales établie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). <br /> <br /> Comme vous le savez, votre mutuelle est fortement engagée dans la lutte contre l’homophobie et pour le respect des identités sexuelles et de genres. <br /> <br /> Sous l’égide du programme D&C (Démocratie et Courage), aux côtés de la Fédération Léo Lagrange et de l’association Sida Info Service, nous nous engageons contre les préjugés dans les milieux étudiants et plus largement jeunes. <br /> <br /> Sujet tabou dans les établissements, laissé aux portes des collèges, des lycées et des campus par une Education Nationale très fileuse sur ce sujet, la discrimination envers les homosexuels et les transsexuels reste un sujet particulièrement préoccupant pour nous.<br /> <br /> Malgré le vote d’une loi au parlement sur cette question, l’ostracisme et le rejet envers celles et ceux dont l’orientation sexuelle et le genre dérangent une société trop souvent moralisatrice et bien-pensante, constituent une actualité peu connue, mais très pesante pour ceux qui en font les frais.<br /> <br /> C’est pourtant au sein même de l’école que se prennent les bonnes ou les mauvaises habitudes, que se construisent les représentations sociales, que se déterminent les capacités de tolérance et la réalisation d’un véritable "vivre-ensemble".<br /> <br /> Ainsi, dans la semaine du 15 au 20 mai,nous avons fait le choix de nous impliquer de manière militante avec nos partenaires dans la lutte contre l’homophobie. <br /> <br /> Les militants de la LMDE diffuseront donc dans les lieux de vie étudiante un tract dans le but de sensibiliser chacun d’entre nous. Intitulé "pédé !", ce tract se veut provocateur à dessein et intègre un quizz "homophobe…moi ?" qui rappelle que même le langage courant heurte au quotidien la sensibilité de jeunes gays dans un moment difficile de construction de leur identité.<br /> <br /> Dans le prolongement de cette action de terrain, la LMDE a fait aussi le choix d’interpeller la représentation nationale en envoyant ce tract aux locataires du Palais Bourbon, tant cette institution républicaine n’est pas exempte de dérives verbales…<br /> <br /> Au-delà de cette semaine d’action, les étudiants engagés à la LMDE souhaitent que leur combat contre l’homophobie s’inscrive dans la durée. A ce titre, votre mutuelle participera à la marche des fiertés du 24 juin prochain, en diffusant notamment un guide intitulé "le respect, c’est mutuel-le" à destination de tous les jeunes. <br /> <br /> Votre mutuelle s’engage ainsi pour l’égalité et la dignité de chacun. Partout où cela est possible, nous vous invitons à nous soutenir dans ces combats.<br /> <br /> Michael Delafosse<br /> Président de la LMDE
L
A noter que l'EFS (établissement français du sang), à édité voilà déjà quelques temps une circulaire interne à ses services, à destination des centres de dons du sang, prescrivant le rejet des dons effectués par des donneurs de sexe masculin declarant dans le questionnaire être homosexuel.<br /> Cette discrimination constitue un affront direct envers la population homosexuelle, et conduit finalement à constituer pour l'EFS un fichier de donneurs interdits pour cause d'homosexualité, ce qui est clairement interdit par la CNIL.<br /> <br /> Ainsi, je vous invite toutes et tous à aller sur le site de SOS homophobie, cliquez sur l'onglet pétition et vous trouverez la pétition contre l'EFS, signez-la pour les hommes cochez donneurs et les femmes receveuses, ce n'est pas une discrimination, mais simplement la résultante du fait que cette discrimination au don s'exerce principalement à l'égard des hommes.<br /> Et evidemment inscrivez le lien sur votre site local, et faites tourner cette pétition, pour que l'homophobie institutionnelle incidieuse cesse !!!
G
Je répondais à la réflexion de Marie-Gwenn au message précédant annonçant la journée, qui regrettait le manque de mobilisation autour de ce temps d'échange.
G
C'est vrai qu'à l'heure du débat, de 15h à 17h, beaucoup de gens travaillaient... Mais notre intérêt sur cette action était de viser et de recueillir l'avis des plus jeunes, je suis contente sur ce point. <br /> Pour le débat, nous étions une vingtaine, et je pense que malgré tout le débat était très productif.<br /> Rappelons-nous le festival contre le racisme et les discriminations organisé par l'UNEF : au moment du débat sur l'homophobie, peu de gens avaient répondu à l'invitation.<br /> Par conséquent, il existe peut-être un frein à ce genre de débats qui sont plus tabous que ceux sur le développement durable par exemple... Et malgré nos efforts pour communiquer sur le temps de débat, les gens ne viennent pas... c'est dommage. Le blog sert aussi à ça !
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