Qu'en est-il de l'homophobie ? Bilan du 17 mai à Brest...
Cf. Album photos
Alors que le racisme est de manière générale condamné, il n’est pas rare de croiser des personnes ouvertement sexistes ou homophobes. Le 17 Mai, c'est la date anniversaire du retrait, en 1990 seulement, de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Sur Brest, nous avons relayé la campagne nationale menée par le collectif réunissant la LMDE, la Fédération Nationale Léo Lagrange et Sida Info Service Association, programme appelé "Démocratie & Courage" (D & C!).
Dépliants diffusés : 06066_DEPLIANT_HOMOPHOBIE1.pdf
Toute la journée du mercredi, les personnes (jeunes et moins jeunes) fréquentant la MPT du Guelmeur ont pu échanger autour du thème de l'homophobie. Parallèlement, nous avons saisi l'occasion de mettre en place un stand sexualité et prévention des IST (Infections Sexuellement Transmissibles).
Tout d'abord, j'ai été surprise de voir le nombre de personnes incapables de définir l'homophobie; Pour certains, c'est la peur de l'homme, pour d'autres même la peur de l'eau... Et quand on leur dit qu'il s'agit de la peur des homosexuels, on sent qu'on touche à un sujet délicat.
J'ai par contre été agréablement surprise de l'ouverture d'esprit qu'ont pu témoigner certaines personnes âgées, qui soulignaient qu'à leur époque il ne fallait surtout pas en parler et que c'était considéré comme une maladie.
J'ai également pu aborder ce sujet avec une petite fille de 8 ans, bien sûr en des termes plus simples; Quand je lui demande ce qu'elle pense d'une fille qui fait un bisou sur la bouche d'une autre fille, elle a une réaction immédiate de dégoût, et elle me dit que ce n'est pas bien, qu'il ne faut pas faire ça. Ensuite, je l'ammène à me parler des personnes qui ont une couleur de peau différente. Elle me dit "il y a une fille à l'école qui est noire, certains disent qu'elle est méchante, mais moi je ne trouve pas, elle est très gentille". Ensuite, je lui demande si elle ne pense pas que c'est un peu pareil quand une fille est amoureuse d'une autre fille, que même si apparemment elle est différente, que finallement elle n'est sûrement pas méchante.
Ainsi, on arrive à parler de la notion de respect du choix des autres et de tolérance envers ceux qui paraissent différents, que ce soit les homosexuels ou les personnes d'une autre couleur de peau.
Et finallement, cette petite fille finit par dire que si sa copine à l'école était amoureuse d'une autre petite fille, c'était son droit et qu'elle le respecterait. Elle a tout saisi ! Donc je pense qu'il ne faut pas avoir peur d'aborder ces sujets tabous avec les enfants parce qu'ils sont en mesure d'en comprendre les enjeux.
Avec les ados, c'est différent : parce que l'adolescence est une période de doute, de quête de l'identité sexuelle, les débats peuvent rapidement s'emporter. Par exemple, un ado me dira que les "pédés" ne doivent pas s'embrasser en public pour ne pas montrer le mauvais exemple aux enfants. Sa copine dira, elle, que "les homosexuels sont inutiles à la planète car ils ne font pas d'enfants". Et quand on vient à parler du fait qu'ils peuvent tout à fait adopter des enfants et les élever très bien, l'ado me dit "attends t'imagines le prof qui convoque les parents... elle est où la mère ? non j'ai deux pères... La honte !"
Donc à ce moment précis, on saisit bien l'importance du regard de la société sur un comportement jugé comme déviant par rapport à la norme, et comme toute déviance, ce comportement mérite une sanction. Violence physique, verbale, discriminations en tous genres sont donc la conséquence de la peur que ressentent de nombreuses personnes face à quelque chose qu'ils ne connaissent pas bien, l'homosexualité, et face à leurs propres pulsions qu'ils ne maîtrisent pas forcément et qu'ils refoulent, nous comprenons alors que l'adolescence soit une période d'exacerbation de ces conflits.
En conclusion, on voit bien l'intérêt que représente les temps de débats sur le thème de l'homophobie, mais aussi des discriminations plus généralement. Et c'est dès le plus jeune âge qu'il faut sensibiliser les enfants aux notions de respect de la différence, de tolérance. Il nous reste un grand travail à faire pour combattre les préjugés, les caricatures, aussi bien chez les enfants, chez les ados, que chez les parents et grands-parents... Parce que nous voulons d'un monde tolérant ou chacun peut vivre sa vie, sa sexualité, comme il l'entend !
Article du telegramme_27.05 :
Petite précision, je ne suis pas présidente de l'UNEF comme le mentionne l'article, mais bien de la LMDE section Bretagne...!!! Le président de l'UNEF, c'est Sylvain Dubreuil.
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