Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de la LMDE Bretagne / Brest
le blog de la LMDE Bretagne / Brest
Archives
5 août 2006

Viol & drogues

Tout le monde a entendu parlé du GHB et de ses effets dévastateurs... Tu vas en boîte, on te propose un verre, et toi tu bois sans te poser de question... Le lendemain tu te réveilles et tu ne sais pas ce qui t'es arrivé. Tu t'es faite violée.

Qu'est-ce qu'un viol ?

portraitLe viol est défini par la loi comme tout « acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise ». Ca inclut la pénétration vaginale, la sodomie, la fellation ou une pénétration par les doigts ou par des objets.

La victime d'un viol dispose d'une durée de 10 ans pour porter plainte. Au delà, il y a prescription (aucune poursuite n'est plus possible). Pour une agression sexuelle, la personne dispose de 3 ans sauf en cas de circonstance agravante.

grille_ghb

Lorsque ces drogues ont été utilisées, le viol est indiscutable. Que dire lorsque la personne était ivre au point de ne pas se souvenir de la relation sexuelle ? Que dire des jeunes filles qui perdent leur virginité lors de soirées alcoolisées sans qu'elles n'en n'aient éprouvé le désir auparavant ? Doit-on parler de naïveté parce qu'elles auraient dû se méfier ? Va-t-on les traiter de menteuses et leur demander de se justifier de ce viol, qui pour moi en est un ?

Question à débattre :

Je soumets cette question au débat, je sais que tout le monde n'est pas d'accord pour considérer qu'il s'agit d'un viol. Certains diront qu'on ne peut pas être assez ivre pour ne pas s'en rendre compte... Je pense que si.

Toujours est-il qu'il faut absolument faire attention lorsque des inconnus nous proposent un verre, mieux vaut décliner  l'offre quitte à mourrir de soiffe...

Il est recommandé aux personnes ayant été violées de ne pas garder ça pour soi mais d'en parler à quelqu'un, que ce soit un proche ou de façon anonyme à une association... Un traumatisme tel que celui-là se traîne toute une vie, il faut apprendre à vivre avec sans pour autant être capable de l'oublier.

Coordonnées :

Collectif Féministe Contre le Viol

SOS femmes

SOS Viol

Témoignages et procédures

Télécharger le dépliant "Agressions sexuelles et drogues du viol: un phénomène méconnu" / Bernèche, Francine; Bouffard, Mireille; Lacroix, Louise ... [et al.]. Montréal : Comité Femmes et sécurité de la Petite-Patrie, 2000.

Allo Enfance maltraitée : 119 (pour les mineures)
Viols femmes informations
0800 05 95 95

Fil santé jeunes
0800 235 236
Tous ces numéros sont gratuits et anonymes.

Publicité
Commentaires
M
Wow ! T'as un vrai beau site, regarde le mien si ça te dis !<br /> <br /> <br /> http://avocat-montreal.blogspot.com
G
La vache...! Tu étais inspiré...lol<br /> Merci pour ton éclairement, tu es très pertinent. Et ça résume pas mal la question qui est en effet très compliquée.
M
Bon, en tant qu’homme, je vais tenter une réponse, sachant que même si bien sûr des hommes se font aussi violer, les clichés ont la vie dure et qu’il est toujours délicat d’intervenir en tant que mecs dans un débat où on joue statistiquement plus souvent les bourreaux que les victimes. J’interviens aussi parce que ce débat est très riche et les arguments tous très forts.<br /> Bon, la difficulté, ici comme dans d’autres questions de qualification juridique, c’est la distinction entre la dimension matérielle du fait et le caractère intentionnel de l’acte, sachant qu’en plus ici, on a affaire à une donnée psychologique (l’absence de consentement) qui peut difficilement être définie en termes généraux. Je ne rends évidemment pas ici hommage aux salauds pour qui dans la bouche d’une femme, « non veut dire oui », je pointe le doigt sur une difficulté qui est celle de la temporalité de l’acte sexuel, que celui-ci soit « librement consenti et délibéré », « pratiqué dans un état relatfi d’inconscicnce ou d’euphorie » ou carrément refusé par celui ou celle qui devient dès lors victime pure et simple d’un viol. Votre débat pose la question de la seconde catégorie, la seule qui soit difficile à définir. En effet, pour la première catégorie, y’a un projet à la base, auquel on a pu penser dans un état « normal » (et d’ailleurs ici la représentation plus ou moins romantique ou au contraire terrifiante ou même banale de la « première fois » peut nous renvoyer à plusieurs années en arrière) et qui peut ensuite être conforté par une prise modérée d’alcool ou d’une substance quelconque visant à se donner un peu de courage, pour le cas où on en manquerait. Du coup, en principe, on s’en souvient ensuite, et que ce souvenir soit bon ou pas, il n’a rien de traumatisant comme c’est le cas dans un viol : on a une unité temporelle de l’acte sexuel qui ne cause aucun traumatisme dans le rapport qu’on entretient avec soi-même. A la limite, on entre dans des catégories morales (fierté ou au contraire remords) qui ne renvoient à rien de juridique et relèvent d’un autre raisonnement.<br /> Qu’en est-il du second cas ? Si je vous suis bien, il s’agit d’une situation dans laquelle l’acte sexuel n’est nullement prémédité, si bien que la consommation d’alcool ou autre devient la cause (et pas simplement un élément « euphorisant ») de celui-ci. Autrement dit, d’un point de vue là encore juridique, le discernement de la personne est altéré, la difficulté étant ici que cela peut très bien concerner les deux personnes à la fois (si on suppose qu’on en reste au cas « simple » dans lequel l’acte sexuel ne concerne que deux personnes, ce qui n’est pas toujours le cas, y compris et surtout en cas de viol proprement dit). Et dans ce cas au moins, on peut avoir deux victimes et pas de coupable, et donc rien dont les tribunaux pourraient se charger ! De ce point de vue, si l’acte lui-même est consommé dans un état « second » par un seul des « partenaires », c’est bien plutôt les souvenirs (ou l’absence de souvenirs) de l’acte lui-même qui vont créer un traumatisme ou un « simple » remords ou encore une rancune (« le salaud ! ») (je laisse de côté le cas où le souvenir est indifférent) chez celui ou celle qui était « dans un état second ». Et c’est là que ça devient très compliqué, parce que pour qu’il y ait viol, il faut que l’attitude de « l’auteur » soit la cause déterminante, principale, du traumatisme, et ici, on trouvera une infinité de cas particuliers très difficiles à ramener à des concepts généraux. Bref, dans ce domaine, c’est le « syllogisme juridique » autrement dit la manière dont le juge en examinant un par un les faits concluera qu’on entre bien dans le cas juridique d’un viol ou non, qui seul peut permettre de formuler un jugement (même si les éléménts que donne Géraldine dans le cas qu’elle évoque semblent en effet amener à penser qu’il s’agit bien d’un viol, puisque le mec paraît être de son côté tout à fait en mesure de se rendre compte que la « victime » n’est pas en mesure d’être consentante). C’est seulement dans ce cadre-là, minutieusement étudié, qu’on pourra distinguer le salaud (jugement moral) du violeur (jugement criminel), la difficulté tenant aussi ici au fait qu’une procédure juridique (une plainte pour viol) constitue en elle-même quelque chose qui peut être en soi traumatisant et c’est aussi le boulot des avocats (et des psychologues) que de prévenir les plaignants ou plaignants qu’il se peut qu’ils ou elles aient eu à faire à un pur et simple salaud, et pas au sens juridique à un violeur. C’est aussi une des raisons pour lesquelles les viols caractérisés doivent être punis avec la plus extrême sévérité, parce que la victime prend un risque psychologique sérieux dans le fait de poursuivre son agresseur, ce qui n’est pas le cas (sauf cas particuliers inadmissibles dans un Etat de droit) de la victime d’une agression physique autre que le viol, parce que la limite entre le jugement moral et la qualification juridique est beaucoup plus difficile à poser, ce dont d’ailleurs certains avocats de violeurs jouent avec un cynisme honteux.<br /> Voilà, j’espère pas avoir été trop long, mais c’est pas simple, tout ça…
G
Pour répondre à Cloé, non le cérémonial etc... ne sont pas obligatoires c'est clair, mais c'est gênant de n'avoir aucun souvenir de sa première fois, si ce n'est de la lampe de chevet et du placard... C'est gênant que la première fois relève du traumatisme plutôt que d'un bon souvenir...<br /> <br /> Je pense que les mecs ne font pas toujours attention à la différence qu'il existe entre leur perception (avec les projections de leurs désirs à eux) et les réels désirs de la femme, pourvu qu'elle sache où elle en est.<br /> <br /> Du coup, quad on parle de respect, c'est aussi s'assurer que l'autre en a bien envie, et qu'il ne le regrettera pas ensuite. Dans ce cas, c'est réellement un échange mutuel, ce qui devrait être la condition première. <br /> <br /> Maintenant, à chacun sa sexualité ! Cloé, oui nous pouvons faire ce que nous voulons, du moment que c'est ce que nous voulons, sans regarder les préjugés qui sont souvent pesants...
C
Interessant ce débat. Dommage qu'il n'y ait que des femmes à réagir... Je pense qu'il faut faire attention avec la définition du viol.<br /> Je rejoindrai plutot mel. Je ne parle pas du cas de ton amie gé, qui est un viol manifeste, mais est-ce que parce que notre conscience est un peu altérée par l'alcool il y a viol ou même abus ? L'alcool aide aussi à libérer les tabous et pas seulement ceux imposés par la société sur la notion même de désir. On assume pas toujours, pour des tas de raison, son attirance pour une personne en particulier et l'alcool peut "aider" à passer outre ces barrières là et donc à mieux assumer son désir. Et si le partenaire le perçoit et "profite de l'occasion" ? (la formule est maladroite mais je n'en trouve pas de meilleur)<br /> La distinction est délicate...<br /> Par contre je suis moins d'éccord avec mel sur "C'est navrant s'il s'agit d'une première fois, mais ce sont plutot les conditions de l'acte sexuel qui sont dégradées et pas la personne." Sauf si j'ai mal compris, il me semble que c'est un peu trop sacraliser la "première fois". Est-ce vraiment un probleme si ca se passe aussi sans ceremonial et sur l'envie d'un instant la première fois?
le blog de la LMDE Bretagne / Brest
Publicité
Publicité