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le blog de la LMDE Bretagne / Brest
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1 octobre 2006

Economie sociale et solidaire 29 & 30 sept

ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

"Réflexion sur une alternative au tout libéral..."

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L' Objectif était de faire découvrir au grand public une perception différente de l’entreprise et de l’économie dans son ensemble avec pour but une économie au service de l’homme et non l’inverse.

La soirée de vendredi était consacrée à une explication théorique de ce qu'est l'économie sociale et solidaire, les différentes parties qui la consituent : l'économie sociale d'une part (associations, mutuelles et coopératives), l'économie solidaire d'autre part (fondations, commerce équitable). La conférence s'appuyait sur un document produit par la MGEN, Mutuelle Générale de l'Education Nationale. Elle était  animée par Luc Juhel, administrateur de la MGEN et enseignant à l'université du Maine dans ce champ spécifique de l'économie sociale et solidaire.

La journée de samedi se voulait plus concrète, en mettant en scène des exemples tirés de la vie quotidienne. Tourisme solidaire, produits issus de l'agriculture biologique ou du commerce équitable... Mais aussi finances solidaires avec la participation notamment de la NEF. Le but était d'inspirer une large marjorité de personnes dans leur vie de tous les jours ensuite... Comment apprendre à consommer d'une façon solidaire ? Comment comprendre ce qui se joue lorsque l'on achète des produits "bio" ? Comment comprendre la différence entre une mutuelle et une compagnie d'assurance ?

=> Bilan :

Tout d'abord, il est à noter la faible participation estudiantine. C'est regrettable, l'information ayant bien circulé. J'espère qu'à l'avenir ils comprendront que les cours consommés dans leurs Unités d'Enseignement ne suffisent malheureusement pas et que la fac offre justement une chance, celle de pouvoir apprendre des choses diverses, de s'enrichir au moyen de conférences-débats organisées par d'autres étudiants. Tampi pour eux...

Concernant la conférence du vendredi, les retours ont été très positifs. L'exposé de Luc Juhel était très clair et balayait tous les champs de l'économie sociale et solidaire. Le débat a ensuite été critique vis-à-vis de certains acteurs de l'économie sociale, des banques surtout. Comment éviter les dérives? Comment ne pas mettre en opposition économie sociale et économie solidaire? Comment voir sur quels points elles se croisent et de quelle façon elles se complètent? Peut-on parler d'alternative au tout libéral? Doit-on considérer l'économie sociale et solidaire comme faisant partie intégrante de l'économie de marché mais portant des valeurs qui lui sont propres?

Concernant maintenant la journée du samedi, le film projeté était "A nous de choisir" de Suzanne Körösi (2001). Il expliquait concrètement les différents champs composant l'économie solidaire en suivant comme axes : manger, se vêtir, voyager, financer. A chaque fois, nous avions des exemples solidaires mis en parallèle avec la consommation classique. Une forte critique était à ce titre adressée à la grande distribution et au consommateur de base (on peut en débattre).

PICT0011Ensuite, les participants ont été invités à visiter les stands mis en place dans le hall de la fac : Ti Ar Bed, Ekitable29, la LMDE, l'UNEF, les AMD, la NEF. Une exposition de la maison de la bio29 était aussi installée. Et Ti Ar Bed a proposé des dégustations de produits équitables.

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-> 6 panneaux composaient l'exposition de la MAB.

La table-ronde s'est ensuite tenue durant deux heures.

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Participants: Hervé LE GALL, Ingalan - Jean-François Rollind, Club Cigales - Laurence Mermet, réseau Cohérence - Marc Sawicki, chargé du développement durable sur Brest Métropole Océane. Animatrice : Mélanie Thomin, présidente de l'UNEF Finistère.

Tout d'abord, les participants ont réagi sur le film : pourquoi une vision si sévère de la grande distribution ? Comment faire pour distribuer largement les produits équitables sans passer par la grande distribution? Comment faire pour promouvoir le commerce équitable sans tomber dans le marketing habituel, les publicités...

Hervé Le Gall a rappelle que 80% des produits issus du commerce équitables sont vendus par le biai de la grande distribution. Mais quand on achète un produit équitable en grande surface, on a fait 10% du chemin de pensée. Pour lui, il s'agit de "commercialiser de la bonne conscience". "Le risque est de voir bientôt les produits équitables en têtes de gondoles, le commerce équitable est un nouveau filon qu'ils exploitent comme n'importe quoi d'autre". 

Laurence Mermet explique que le réseau Cohérence regroupe 108 associations, parmi beaucoup de paysans produisants du biologique. Elle évoque les difficultés énormes qu'ont certains paysans qui veulent se reconvertir dans l'agriculture biologique : "ils sont souvent moins aidés que ceux qui polluent". 

Marc Sawicki explique que depuis le 1er septembre 2006, il existe un volet "développement durable" dans le règlement auquel doivent se soumettre les élus de Brest Métropole Océane. Il faut s'intéresser aux marchés publics, car ils représentent 117 milliards d'euros en France. Par exemple, la ville de Brest achète des ballons de foot et compare les prix du marché. L'idée est d'utliser les fonds publics en respectant une certaine éthique; Voir la tracabilité des ballons ou tee-shirt et s'assurer qu'ils n'ont pas été à l'origine du travail d'enfants dans les usines... Auparavant, les élus se contentaient de comparer les prix et de choisir le moins cher. La question est de savoir si cela coûte plus cher : de moins en moins. Il faut aussi être sûr de la tracabilité (se référer aux associations locales).

En effet, une fausse-idée largement répandue : "le bio coûte cher". Il y a un travail à faire sur l'opinion publique. Il faut voir la garantie de qualité, et rééduquer les français à manger équilibré. A Brest, les produits bio sont introduits dans les cantines scolaires, des débats sont animés avec les parents, des formations sont envisagées pour les profs et les élus... Un travail énorme reste à faire.

La question des médias est posée sur la table : il existe aussi des médias alternatifs! Le débat concernant le budget et la consommation ammène Hervé Le Gall a évoquer l'exemple d'un RMiste qui parvenait à se nourrir uniquement de bio : l'idée est de se rassembler pour acheter des grosses quantités directement au producteur bio. C'est une question de choix de vie, mais rarement de moyens. C'est sûr, c'est plus facile d'aller acheter des produits de qualité médiocre dans les magasins discount...

Jean-François Rollin évoque les initiatives que le club cigales soutient. Ces initiatives sont financées par des fonds solidaires (NEF...), mais souvent ils manquent de moyens. Le créateur de Pen Ar Bed, à Kersaint-Plabennec, témoigne de son expérience : le club cigales était intervenu pour aider au montage de l'entreprise. Il travaille dans les algues, est fournisseur d'homéopathie, travaille dans la diététique animale pour remplacer les antibiotiques d'origine animale pour les agriculteurs et dans le domaine des engrais. Il est à l'origine de créations d'emplois et l'utilité de l'entreprise est avérée. Mais il subit une pression énorme de la part du lobbie chimique (grands groupes agro-chimiques) : il est contrôlé constamment, passe 70% de son temps à gérer des détails règlementaires, est menacé de prison... C'est très difficile.

Ti Ar Bed a pour projet de créer un réseau pour lier milieux urbain et rural : créer des points de relai pour permettre à tout le monde d'acheter bio et équitable. L'idée est de distribuer les produits bretons dans les autres régions et vis-et-versa.

"Nature et Culture" est en lien avec le réseau Cohérence (qui fêtera ses 10 ans en 2007); Il proposera en octobre des voyages en Allemagne sur le thème de la gestion de l'eau. La France est très en retard sur ce plan. Avis aux intéressés...

Marc Sawicki évoque le Plan Bleu qui existait sur Brest par le passé : donner une somme d'argent aux agriculteurs pour entretenir leurs bassins. Mais l'état a un jour interdit de financer ces actions. L'agenda 21 veut relancer ce genre de projets => complexité des textes de loi.

L'exemple de court-circuit (ou terra libra) est relaté : création d'entreprise de commerce équitable via des groupements d'achats. Elle a obtenu un soutien de Garrigue et des Cigales sur Rennes.

Garrigue est une société de capital risque (télécharger la plaquette de présentation)qui soutient les activités économiques liées au commerce équitable et aux produits biologiques. Pour un projet précis, on édite un bordereau permettant au porteur de projet de proposer aux gens de prendre des parts de Garig (garantie permettant une protection de l'investissement). Ainsi, notre argent permet de financer une action solidaire.

Pour conclure, tout le monde est d'accord pour dire que le réseau associatif est exceptionellement développé sur Brest, permettant un travail très intéressant dans le champ de l'économie sociale et solidaire. Il faudrait étudier des indicateurs témoignant de l'évolution des moeurs, mais la visibilité est meilleure. Les choses changent !!!

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Commentaires
B
Bonjour a tous, en voulant en savoir plus sur les produits solidaires et tout ce qui tourne autour je suis tombé sur un blog qui débute et qui est très intérressant ...<br /> Il nous propose une réflexion autour de thème d'actualité mais aussi sur l'avenir des différents produits solidaires.<br /> Je vous invite tous à aller le découvrir et qui sait peut être faire avancer le débat!<br /> <br /> http://www.citizenact.com/fr/index.php<br /> <br /> Login : challenge<br /> mot de pass : challenge
G
Je vais rougir... <br /> N'oubliez pas que je ne suis pas seule sur le coup, sans tous les partenaires, le festival aurait été fade...
M
Très très très très bon festival. <br /> <br /> La qualité des débats a subjugué la faible participation du public à cet évènement original et très instructif. <br /> <br /> J'attends la prochaine session de rattrapage pour les flemmards qui se sont pas déplacés...<br /> <br /> Vous avez raté une oeuvre festivalière de qualité.<br /> <br /> Merci Géraldine, grande, grande militante : plus grande militante de terrain tu meurs !
C
Mea Culpa je n'y étais pas mais j'ai une bonne excuse. ravie que ce soit bien passé, plus que deux jours gé et on aura toutes les deux passer notre grand cap du mois !<br /> Pour ce qui est de la participation étudiante, savent t-ils seulement que ce type d'économie existe et qu'elle s'appelle "sociale et solidaire" ? Quand on voit le mal qu'on a à faire comprendre aux gens la différence entre une mutuelle et une assurance...C'est pas cette économie là qu'on voit à la télé, et la crainte du tout captaliste a peut etre, chez certain, rendu tabou et suspect jusqu'au mot "économie"...<br /> Votre avis ?
A
Non seulement c'était intéressant mais en plus c'était instructif. Alors que nous pensions savoir ce dont il s'agissait nous avons découvert un réseau dont l'amplitude est vraiment impressionnante!<br /> Après l'alimentation, voici venir les vêtements mais aussi les voyages et les banques éthiques et solidaires!<br /> Pour moi, c'était un grand bol d'air de découvrir qu'il y a une vraie alternative au tout consumériste et capitaliste.<br /> A chacun de nous de tirer, sur un plan personnel,les leçons de ce festival réussi!
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