Série de Conférences-débat Afrique Noire Brest

Les Amis du MONDE diplomatique
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Conférences-Débats
l'Afrique Noire

Faculté des Lettres et Sciences Sociales "Victor Ségalen"
Brest (Centre ville)
A 20h30

Mardi 14 novembre 2006  " Panorama de la situation africaine ",
Anne-Cécile ROBERT,
Journaliste au Monde diplomatique, professeur associé à l'Institut d'études européennes - Université Paris 8.

Jeudi 23 novembre 2006  " Comment l'Histoire permet de mieux comprendre  l'Afrique : crise et recomposition dans la région des grands lacs "
Elikia M'BOKOLO,
écrivain et historien, directeur d'études à l'École des Hautes Etudes
en Sciences Sociales à Paris.

Jeudi 30 novembre 2006, "Géopolitique des conflits en Afrique de l'Ouest ",
Bocar Alpha KANE,
étudiant à l’Institut Français de Géopolitique. Correspondant à Paris du  mensuel sénégalais Icône.

Résumé :
Depuis le début des années 90, l'Afrique de l'ouest est devenue une zone de turbulence sur un continent déjà lessivé par des tensions de diverses natures depuis les années 70. La persistance de certains conflits fragilise  la sous région et la maintient dans une impasse dangereuse pour son avenir. Ainsi, entre la lente résolution des conflits en cours (Côte d'Ivoire notamment) et les facteurs d'instabilité (eau, séparatisme, trafic d'armes, banditisme transfrontalier, gestion des ressources naturelles, islamisme, etc.), les états tentent difficilement de faire face à d'autres problèmes (Sida, pauvreté, analphabétisme, etc.) dans une conjoncture et un rapport de force défavorables qui mettent à nu les contradictions du système international.

Jeudi 7 décembre 2006"  " La nécessaire solidarité vis-à-vis de l'Afrique :  entre main tendue, intérêt bien compris,
  partenariat authentique et exigence démocratique "
Nicolas VERCKEN,
Réseau Européen pour l'Afrique Centrale, chargé de Mission pour les Grands Lacs et la Corne de l'Afrique au Comité catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD)

Jeudi 14 décembre 2006  " Culture africaine: Hip-hop, kwaito, Coupé Décalé et Nollywood",
Jean-Christophe SERVANT,
journaliste indépendant

Partenariat : Commission de Solidarité Internationale de la Ville de Brest,  association AlterAct, Cinéphare, association des étudiants sénégalais, association étudiante ayé Soutien : Ville de Brest, Dialogues, UBO

Résumé :
En ce début de 21ème siècle, l'Afrique subsaharienne urbaine offre un paysage culturel bouleversé. Attestant de la mondialisation de sa jeune génération, le hip-hop africain s'est aujourd'hui affranchi de son modèle américain pour offrir, du Kenya au Ghana en passant par le Sénégal ou la Tanzanie, un vaste panel de groupes mêlant machines et influences traditionnelles (benga, high life, mbalax'). Cette scène aujourd'hui « écoutée » par le monde politique et la société civile - à l'image de la multiplication des interventions publiques de rappeurs- a repris à son profit les antiennes (néocolonialisme, pression des bailleurs de fond, tribalisme..) qui étaient jadis chasse gardée des milieux intellectuels.
La jeunesse des sociétés en crise, à l'instar de la Côte d'Ivoire, a elle développé d'autre syncrétismes, à l'instar du coupé décalé : à travers un discours « dégagé » et une attitude ostentatoire ou la «flambe» est devenue en elle même un mode de vie, le coupé décalé, lui même inspiré par les musiques de crise congolaise, est un miroir brisé reflétant les envies et les aspirations de la jeunesse abidjanaise. Même réaction en Angola, avec le kudoro, et son rythme frénétique à la vie qui rythme les nuits de la  jeunesse du Luanda de l'après guerre civile.

En Afrique du sud, en revanche les espoirs portés par le discours «conscious» du kwaito- monté sur les bases profondes d'une musique devant tout autant à la house qu'au mbaquanga- s'atténuent. Sur fond de frénésie consumériste chez les jeunes noirs de l'après Mandela, le caractère conscient des paroles de cette musique a laissé place à des textes plus hédonistes : des «explicit lyrics» qui n'empêchent pas le kwaito d'être la première vraie musique électronique 100% made in Africa.

Malgré cette belle ébullition, les frontières culturelles (lusophone, anglophone et francophone) de l'Afrique subsaharienne continuent à rester étonnamment fermées aux styles allogènes. Ce qui n'est pas le cas  des films nollywoodiens. Surgies sur la crise et l'insécurité locale, ces fantasques productions nigérianes sont aujourd'hui regardées par l'ensemble des africains tout comme la diaspora. Musiques urbaines et films à petits budgets composent ainsi une nouvelle carte de l'Afrique culturelle de ce début de 21ème siècle. Loin des musiques traditionnelles et du cinéma d'art et essai subventionné, elles offrent un salutaire contrechamps à ce que les majors occidentales de la culture entendent et proposent de l'Afrique.
Cette culture populaire, pas nécessairement formatée pour le monde occidental, est au plus près- pour le pire comme pour le meilleur- d'une jeunesse urbaine qui compose plus de 60% de la population du continent.


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