Cannabis : plus d'1/3 des usagers sont dépendants
Extrait du journal AFIM (Agence Fédérale d'Information Mutualiste) du 10 nov. 2006.
Dans 90% des cas, les jeunes accueillis aux consultations "cannabis" ont entre 14 et 25 ans, révèle une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Rendue publique le 26 octobre, elle montre aussi que les niveaux de consommations sont élevés : 45% sont des usagers quotidiens et plus du tiers sont dépendants.
Quelques chiffres :
C'est ainsi que 27 600 personnes ont consultés entre mars 2005 et février 2006, dont 15 200 consommateurs et 12 400 membres de l'entourage. Les hommes sont "nettement majoritaires" avec un taux de 80%. Par contre, dans l'entourage, ce sont les femmes qui viennent le plus consulter (68%).
La moyenne d'âge est de 21 ans et 2 mois mais "un quart des consommateurs sont des mineurs", dont moins de 1% "âgés de 10 à 13 ans", rapporte l'OFDT. Les plus de 25 ans représentent seulement 13% de l'échantillon.
Au final, "quelque soit la tranche d'âge, plus du tiers des consommateurs fait l'objet d'un diagnostic de dépendance". Il semblerait d'ailleurs que plus le cannabis a été expérimenté jeune, plus la fréquence d'usage actuelle est régulière.
A quelle occasion consulter ?
Chez les hommes, le recours aux consultations fait principalement suite à une injonction judiciaire (40%). Viennent ensuite, à parts égales, l'incitation d'un tiers et la démarche spontanée de l'usager. Pour les femmes par contre, les démarches volontaires arrivent en tête avec 41%, suivies de peu par les suggestions d'un tiers (40%). En revanche, les procédures judiciaires ne représentent que 19% des cas.
D'une manière générale, "c'est chez les consultants venus spontanément que se retrouve la consommation la plus problématique", avec 3/4 d'entre eux concernés par "un usage nocif ou de dépendance". Pour les personnes envoyées par la justice, la dépendance est avérée dans 22% des cas.
2 consultations en moyenne :
Le nombre de consultations varie selon la gravité du diagnostic. La moitié des usagers a bénéficié d'une seule consultation. Dans certains cas, ils ont été adressés vers un groupe de parole ou un point d'écoute. En cas de "diagnostic plus alarmant", les consultations sont plus nombreuses et l'orientation vers "une structure de prise en charge spécialisée" est préconisée. Le taux d'abandon est d'environ 30%, résultat qui paraît assez encourageant.
Dans le milieu étudiant ?
Question ouverte au débat... La consommation du cannabis étant étroitement liée à la consommation des autres produits comme par exemple la cigarette, l'ecstasy, ou encore l'alcool, on peut se demander si les étudiants et leurs "jeudis soirs" ne sont pas particulièrement exposés à cette addiction. Ou alors, est-ce qu'au contraire, le public étudiant étant la cible d'actions de prévention régulières, est moins succeptible de tomber dans la dépendance et l'usage nocif ??? Et y-a-til suffisament d'actions de prévention menées ? La politique de santé publique à ce niveau est-elle adéquate ?
Qu'en pensez-vous ?